Lorsque, peu avant la pandémie, on a demandé à Jaxon Jurome d’aider le YMCA de l’Okanagan dans ses collectes de fonds, l’agent immobilier n’a pas hésité : il n’attendait que le signal de départ.
C’est que Jaxon est aussi athlète d’élite et ambassadeur du sport dans le centre de l’Okanagan; il participe régulièrement à divers triathlons, Ironmans et compétitions cyclistes près de chez lui et à travers le monde. En 2019, il a pris part au Championnat du monde Ironman 70.3 en France, et il n’entend pas s’arrêter là.
Mais ce n’est pas tout : dans sa région, on connaît bien ses talents d’artiste, et ses œuvres sont exposées un peu partout dans la vallée de l’Okanagan. Inspiré par la nature, il insuffle à chaque peinture une bonne dose d’énergie. En 2020, il a fait équipe avec la division de Kenora de l’Association canadienne pour la santé mentale; désormais, il verse à l’Association 10 % des profits de la vente de son art pour promouvoir la santé mentale.
Jaxon sait que dès l’enfance, le sport a des effets positifs durables sur le corps et l’esprit. « En tant qu’athlète, j’ai été privilégié. Toute mon enfance, j’ai eu accès à des programmes que beaucoup tiennent pour acquis, raconte-t-il. J’ai senti que je devais agir à mon tour. On sait à quel point l’activité physique et la communauté sportive sont importantes, en particulier pour nos enfants. »
« Le YMCA offre de nombreux programmes pour les jeunes, les familles et les aînés, mais il a besoin d’argent pour les financer. » Des activités parascolaires aux cours de natation, le YMCA propose en effet des services essentiels aux familles à faible revenu et aux jeunes démunis, favorisant ainsi leur développement et améliorant leur force physique et leurs compétences en leadership. Il offre également des services de garderie et de perfectionnement professionnel.
Au début de la pandémie, l’organisme a dû interrompre ses activités de financement, sans savoir quand il pourrait les reprendre. Or, il avait plus que jamais besoin de ces fonds. Au YMCA, un enfant sur cinq a besoin de soutien financier pour participer aux programmes. Sans financement, la capacité de l’organisme à offrir ce soutien était compromise.
La collecte de fonds annuelle la plus importante du YMCA de l’Okanagan, « Cycle for Strong Kids » (Pédaler pour nos enfants), est habituellement une activité de cardiovélo en équipe. Mais en 2021 – pandémie et besoin criant de financement obligent –, les organisateurs ont décidé de varier un peu la formule.
« Nous voulions rendre l’événement plus inclusif, alors nous l’avons ouvert à d’autres sports », explique Jaxon. Résultat : le 30 mai, plus de 75 participants ont fait de la course, de la randonnée ou du vélo pour appuyer la campagne. Chacun y allait de son activité favorite, des randonnées familiales à pied ou à vélo aux séances extérieures de Zumba. Jaxon, lui, a choisi de courir un marathon.
L’athlète avait tracé un parcours de 42,2 kilomètres qui reliait le H2O Adventure + Fitness Centre au YMCA Kelowna Family et au YMCA du centre-ville. Il s’est arrêté à chacun de ces endroits pour souligner certains des services communautaires essentiels offerts, diffusant la vidéo en direct sur les médias sociaux pour rejoindre le plus de gens possible.
L’événement a permis d’amasser 60 000 $ ce jour-là, et 8 000 $ dans le cadre d’un tirage.
Grâce à ces fonds, des centaines d’enfants démunis de la région pourront accéder aux programmes du YMCA, notamment des camps d’été, des activités parascolaires, des programmes de leadership pour les jeunes, des cours de natation, des programmes de santé et d’autres programmes transformateurs que bien des familles n’ont tout simplement pas les moyens de s’offrir.
La pandémie a porté un dur coup aux organismes de bienfaisance : aux prises avec leurs propres difficultés financières, les gens se montrent moins généreux. S’il est heureux d’avoir aidé le YMCA à atteindre son objectif financier, Jaxon estime que l’argent n’est pas tout : « Les activités de sensibilisation sont presque aussi importantes, affirme-t-il. Beaucoup ne savent pas tout ce que fait le YMCA. Cette année, le Web nous a permis de rejoindre plus de gens. Tout le monde y gagne!
« J’ai été complètement soufflé par le soutien de la communauté en général. On ne pensait pas du tout y arriver; c’est tellement difficile pour les organismes de bienfaisance en ce moment… Mais nous avons passé le message, nous avons souligné l’importance de notre cause, en particulier en temps de pandémie – l’importance de l’activité physique, des liens communautaires –, et la réponse montre à quel point les gens du coin sont généreux et prennent soin les uns des autres. »
Entre ses entraînements pour des compétitions d’athlétisme de haut niveau et ses toiles, qui servent à promouvoir la santé mentale dans sa région, Jaxon trouve quand même le temps de redonner à la collectivité, et il encourage les autres à faire de même. « Donnez au suivant, ça déclenche toujours une réaction en chaîne », soutient-il.